Une semaine dans un ashram

Bonjour à tous!

Oui, je sais, cela fait un moment que je n’ai pas posté d’article sur ce blog, et pour cause…j’étais en retraite spirituelle !

Après avoir parcouru le nord de l’Inde ; ses palais de Maharajas (Rajasthan) et l’Etat où est né Gandhi (le Gujarat), et suite à ma pause au bord des plages de l’Etat de Goa, j’ai voulu explorer la facette spirituelle de ce grand pays. En effet, jusque là, je n’avais pas ressenti d’ondes aussi particulières que celles décrites dans les ouvrages que j’avais lu avant mon départ. Quoi de mieux qu’un ashram afin d’y trouver cet aspect !

Après quelques recherches, je me suis décidée pour le Sivananda Yoga Center non loin de Trivandrum, dans l’Etat du Kerala, Etat à l’origine de nombreuses disciplines et philosophies indiennes (yoga, feng shui, arts martiaux indiens…). J’ai été attirée par ce centre en raison de la dispense de cours de yoga au quotidien.

Pour rejoindre l’ashram, je me suis tout d’abord arrêtée à Fort Kochi pour 2 jours de visite dans cette ville très touristique mais très agréable. Puis j’ai pris un train qui, 4 heures durant, a traversé des paysages magnifiques, tantôt des lacs, tantôt des cocotiers, des petits villages vivants et colorés, plutôt prometteur.

Je suis arrivée à la Gare de Trivandrum le 21 novembre dernier. Le site internet du Sivananda Center suggérait de prendre un rickshaw prépayé afin d’éviter toute négociation, conseil que j’ai suivi pour la sérénité. Première surprise, la mousson était en train de se terminer. Le soleil et le ciel bleu sont restés à Kochi ou au Nord. Dans le Kerala, végétation luxuriante et… pluies diluviennes, voire torrentielles tous les jours, en fin d’après-midi ; pile lorsque je suis sur la route de l’ashram. Mon rickshaw roule dans des flaques, tombe en rade, moteur noyé. Inquiète, je songe à en changer, mais mon chauffeur, aussi serein que possible, me fait signe de rester tranquille, la bête va gentiment repartir. Et c’est le cas! (Je ne sais ni pourquoi ni comment la machine a redémarré…mystère)

Deux heures de route sous une pluie battante, je suis arrivée au centre. Le rickshaw s’est arrêté au bord d’un lac entouré de cocotiers, lieu idyllique. C’est là que j’ai passé une semaine à apprendre le yoga.

Je me suis sentie tout de suite comme un poisson dans l’eau. Les voyageurs, l’équipe, la communauté de futurs professeurs de yoga, les gens de passage, tous avaient un visage épanoui, le sourire scotché aux lèvres et de bonnes intentions (sauf pendant le cours de yoga…ça peut faire mal!! même très mal au début. Là, on ne sourit plus). J’ai dormi dans un dortoir de filles, plutôt cosy, avec des salles de bain communes à peu près propres vu le nombre d’occupantes.

Pendant une semaine, j’ai suivi un programme bien ficelé :

5h20 : réveil à la cloche, qui re sonne à 5h50 si tu as loupé le premier round,

6h – 7h30 : Sastang, session de méditation pendant 30 minutes, puis chants et lectures des textes de Swami Sivananda (30 minutes de méditation, pour information…c’est long, surtout pour une débutante comme moi)

7h30 : pause Thé

8- 10h : cours de yoga (débutant ou intermédiaire) avec l’apprentissage de quelques unes des 12 positions du Asanas selon le niveau du cours.

10h : brunch végétarien

11h : karma yoga (service au profit de la communauté : vaisselle, nettoyer les sanitaires…avec le sourire bien entendu) – pour ma part j’ai du porter du bois et faire le service pendant le repas ; j’avoue, je suis très contente d’être tombée sur ces tâches…

13h30 : pause Thé

14h : cours sur un thème relatif à la philosophie du yogi (pensée positive, mantra, méditation, régime végétarien avec un cours de cuisine à la clé!)

15h30 – 17h30 : cours de yoga

18h : dîner végétarien ; puis temps libre

20h : satsang et parfois un programme culturel (diffusion d’un film, participation d’une association du coin, spectacles divers)

22h30 : extinction des feux

Un programme assez dense donc, mais organisé de telle sorte que l’on peut se laisser porter tout en faisant le point. Car, en plus du yoga, j’ai découvert la méditation, et, ce que je venais chercher… la spiritualité! Au départ, enthousiaste par la nouveauté, je n’ai pas réalisé les énergies dégagées par tout ce processus. Mais après quelques temps, et un peu de recul, on peut s’apercevoir de l’absence de hasard dans cet emploi du temps. Chacun y trouve ce qu’il a à prendre ou à laisser. La communauté était composée aussi bien de fervents yogis que de voyageurs curieux. L’ouverture d’esprit du centre a d’ailleurs été un des éléments que j’ai le plus apprécié. On y vient pour découvrir ou approfondir cette philosophie et on repart avec sa propre opinion.

Pour ma part, je suis contente de l’expérience, et je pense qu’une retraite spirituelle ne peut qu’être bénéfique pour tout un chacun, mais ceci est un avis très personnel. J’ai appris qu’un ashram Sivananda existait en France, près d’Orléans. J’ai été ravie de l’apprendre, avec cette idée d’évasion possible dans mon propre pays, lorsque le travail ou des soucis plus ou moins importants peuvent nous envahir. L’ashram et, je pense, tout lieu de retraite spirituel permettent de s’éloigner un peu de la réalité sociétale dans laquelle nous vivons.

Bref, le programme est habituellement indiqué pour 2 semaines, si vous souhaitez de plus amples renseignements je vous laisse ci-dessous le lien internet du site du Kerala où je suis allée :

https://www.sivananda.org/neyyardam/

Voici le lien de l’ashram français, que je n’ai pas parcouru personnellement :

http://www.sivananda.org/orleans/

Je suis actuellement sur la route pour rejoindre Chennai (dernier point de chute en Inde avant de rejoindre le Laos), via différents trains et différentes villes pour lesquelles je vais tenter de vous transmettre les photos.

A ce sujet, je tiens à vous préciser qu’il est difficile de trouver des ordinateurs ou un wifi avec une connexion internet puissante me permettant de charger les fichiers en moins de 2 heures! Je fais mon possible pour tenir à jour ce blog.

J’espère que vous passez un hiver paisible chez vous! Prenez-soin de vous !

« Om Namah Shivaya »

Gujarat

Happy Diwali

La fête de Diwali est le nouvel an hindou. Dans le Gujarat, nous sommes en 2069, selon le calendrier de l’ère Vikram.

Le dimanche 3 novembre dernier, tous les hindous ont fêté le nouvel an à travers tout le pays, et nous aussi par la même occasion.

Nous avons d’abord été conviés dans la famille de Bika, à Sumaria, village non loin de Veraval pour le dîner. Nous avons mangé parterre, en tailleur, à l’indienne. Un couple d’amis de Bika était présent. J’ai dîné seule avec les hommes. La mère de Bika, son épouse, et la femme du couple d’amis ont dîné dans une autre salle. Le repas était composé de nourriture végétarienne, présentée sous forme de thali : dans une assiette métallique, plusieurs petits compartiments remplis de aloo masala, dal, curry, et riz, et plusieurs sortes de chapatis, à manger avec les doigts, le tout arrosé de lassi salé, sorte de yaourt à boire salé et qui atténue la sensation épicée.

A la fin du repas, nous avons pris congé de nos amis pour rejoindre Minaxi et sa famille à Veraval. Les festivités avaient déjà commencé. A la tombée de la nuit, tous les hindous sortent dehors et font péter des feux d’artifice, des pétards et toute sorte de lumières et bougies. A notre plus grande stupeur, même les plus petits manipulent des fusées, et divers explosifs. Le bruit est infernal, les rosaces dignes du 14 juillet partent à 3 mètres de nous, les indiens éclatant de rire devant notre frayeur. Et puis, finalement, on se prend au jeu… En espérant ne pas se prendre une fusée dans la figure. Le festival de lumière dure toute la nuit, la fête est très gaie.

Lors de la nouvelle année, il est d’usage de repeindre magasins et façades des maisons. Les indiens portent des habits neufs et tout le monde se fait beau pour aller souhaiter la bonne année dans les familles. La plupart d’entre eux sont en congé à cette période.

Le festival Diwali trouve son origine dans la célébration du retour de Rāma avec son épouse Sita, dans son royaume, après une bataille menée pendant 14 ans dans la forêt. Pour éclairer le retour de Rāma, les habitants avaient installé des lumières tout le long du chemin menant à la ville.

Je ne manquerai pas de poster des photos de nos quinze jours passés dans le Gujarat, la semaine prochaine. Destination : Mumbay! Je devrais trouver un cyber café pour pouvoir les publier.

Rencontre avec Vélomad

Petit mot sur notre rencontre avec Richard des Vélomad à Agra.  Il sillonne le monde à vélo, depuis 9 ans avec sa compagne… de « vrais » aventuriers. Leur site est très intéressant :

http://velomadfr.blogspot.in/

Je vous invite à aller y faire un tour, pour avoir leur vision de voyageur au plus proche de la réalité de chaque pays traversé (ils campent là où ils peuvent, et demandent à être hébergés lorsque cela est possible).

J’ai mangé chez Minaxi

Dominique, notre hôte, a une équipe de travail d’une gentillesse sans pareille. La preuve, Minashi, une des employées du bureau, nous invite à dîner dans sa famille le lendemain de notre arrivée !

Rendez-vous donc dans la maison familiale de Mina. Nous arrivons dans un petit salon très propre après s’être déchaussés à l’entrée.

La pièce est petite, deux banquettes, la tv à fond avec un soap indien très coloré (les acteurs sont au top) et une petite table au milieu. L’essentiel est là.

Nous sommes présentés à toute la famille qui est ravie de recevoir des français. La maman et les sœurs de Minashi n’arrêtent pas de rire. On commence par nous servir un verre d’eau puis une assiette de frites maison chacun. Les femmes ne mangent pas en même temps que nous, en revanche elles nous surveillent de près. A peine les assiettes sont elles terminées, qu’une deuxième portion de frites arrive! Mina nous annonce avec malice que ce n’est que le début.

Nous passons alors dans une petite salle à manger. Là… une table remplie, débordante de plats !! Des assiettes de poissons entiers (2 parts par personne), du aloo masala (pommes de terre baignant dans une sauce à l’huile et aux épices), du dal (soupe de lentilles), du lassi épicé (sorte de yaourt salé – la plupart du temps il est servi sucré), des calamars en sauce, des croquettes de poissons, des curd aux fruits (sorte de yaourt mixé), des chapati au légumes (galettes indiennes), du riz et divers condiments, et pour chacun des plats, double portion pour tout le monde !! Nous mangeons sous les yeux de nos amies espiègles et inquiètes de chacune de nos réactions.

Tous les plats sont absolument délicieux. Lorsque nous avons terminé, nous devons nous lever et nous laver les mains en signe de fin de repas. Nous repassons au salon pour discuter. Impossible de terminer tous les plats!

Pendant ce temps, les femmes dînent, ensuite les enfants, puis le père et l’un des beaux-frères de Mina, qui sont arrivés tard après leur travail.

A peine assis dans le salon, ce n’est pas terminé ! Pendant que certains dînent, les autres nous servent des fruits frais coupés, de l’eau, puis des boules de glace au fruits confits et amandes. Là aussi, double portion! Je n’ai pas pu prendre la deuxième part…

Je leur demande les recettes ; chacune me donne son secret en riant, et toutes en même temps, je ne comprends pas la moitié ! Je leur dis que je dois apprendre à cuisiner comme elles, elle sont ravies ! Nous sommes rentrés tout sourires, rien à nous dire après ce moment si convivial.

Il faut préciser que le Gujarat est un état où l’alcool est prohibé et la population végétarienne. Nos hôtes nous ont préparé du poisson alors qu’elles n’en mangent pas elle-même !

Mais je ne peux pas terminer ce poste sans parler de la cuisine de Dom. Certes le dîner dans la famille indienne, était délicieux. Mais je vous laisse juger par vous même des crevettes grillées ci-dessous (oui oui ce sont des crevettes !), cuites au barbecue ! Nous sommes allés les chercher directement sur la pirogue qui les a pêchées, sur la plage. Il s’agit du dîner du lendemain… Ce soir c’est brochettes de poulet au citron… Je vais rentrer en France en roulant…c’est certain !!!!!!!!!

Train expérience

Petit retour sur notre voyage en train pour arriver dans le Gujarat, cela vaut bien un petit billet.

Les quinze premiers jours du voyage n’ont été ponctués d’aucune contrainte puisque tout était organisé. On s’est donc laissé porter en pensant que ce type de voyage n’était pas fait pour nous. Le tour du monde, c’est censé être l’aventure, non? Le Nissan 4×4 avec A/C et chauffeur, trop facile.

Nous réservons alors nos trains pour rejoindre Veraval.

Pas moins de trois changements sont nécessaires (en fonction de nos dates).

1er trajet (Agra-Jaipur) : billet CC (chair class), A/C et dîner à bord! Si c’est ça l’aventure, j’en suis!

Puis Jaipur – Ahmedabad, quarante cinq minutes d’attente. Timing impeccable. Attente à la gare. Là, c’est la vie, la vraie. Certains indiens dorment parterre au milieu du passage. D’autres attendent sagement en mâchant inlassablement leur bétel.  Des singes se baladent, des chiens aussi, et il y a beaucoup de mouches. Mais tout va bien, j’aime l’aventure… Je me demande quand même s’il y a des petits rideaux autour des couchettes du train…

Eh bien, pour les rideaux, je repasserai !! Exit le matelas et les draps ! Le train arrive, billet SC (sleeper class), bondé. Je ne sais même pas comment ils tiennent tous à l’intérieur, les bras et têtes dépassent! Lorsque le train s’arrête, et pour plus de commodités, certains sortent par les fenêtres ! Mais ce wagon, là… c’est le notre? C’est ça sleeper class? Ok, à l’indienne, c’est parti. On se fraie un passage au milieu de tout le monde. Nos voisins de couchette nous font de la place. En montant à mon lit, je trouve une petite indienne qui dort ! Là encore, pourquoi une personne par couchette quand on peut se serrer à 2 ou 3?! Elle me cède gentiment ma place. Je sens que je vais bien dormir!

Le trajet fut rythmé par le chaï (thé indien, à la crème et au sucre… un délice pas light), le passage des indiens, et le ventilo qui a tourné juste à 30 centimètres de ma tête ! Tu voulais de l’aventure??? Tu l’as !!

Finalement cela s’est très bien passé. Le dernier trajet en sleeper class également, avec 2 heures de retard (nous n’avons pas le monopole des problèmes techniques), sera très agréable, en compagnie d’un père et de ses 2 enfants qui nous invite à passer les voir dans leur ville (Surendranagar), qui se trouve sur notre chemin du retour. Nous irons peut-être!